Sport et ostéopathie : arnaque, intérêt, nécessité ? Le débat est polémique !!

Sport et ostéopathie ?? OUI ou NON ou OUI PARFOIS ? Voici un débat très polémique !!!

Je vais exposer ma réflexion, en essayant d’avoir un regard objectif … Il s’agit de lancer un débat, dans un climat neutre de respect de la mission de chacun.

Avant de débattre j’adresse un sympathique bonjour aux “vrais” ostéos avec lesquels je travaille !

Jean-Jacques Menuet,

médecin référent de l’équipe cycliste professionnelle ” Fortunéo Vital Concept “

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Il y a 20 ans il n’y avait pas ou très peu d’ostéopathes et les sportifs ne se blessaient pas plus qu’aujourd’hui. Vrai ou faux ?

Au niveau des équipes nationales Le CNOSF n’intègre pas d’ostéopathes qui ne sont pas kinés ou médecins, c’est à dire qui ne sont pas des professionnels de la santé. C’est une volonté de la Commission médicale du CNOSF.

Le nombre des ostéos gonfle d’année en année, les écoles forment de plus en plus d’élèves ; le prix des formations semble parfois élevé … Est-il rentable pour les écoles et les intervenants de faire de la formation ? Probablement oui ? Ces ostéos doivent trouver du boulot, l’offre de soins augmente, donc la consommation augmente …

C’est tout bénéfice pour la sécurité sociale, les politiques de la santé et les mutuelles d’encourager les gens à consulter des ostéos : l’acte d’ostéopathie n’est pas remboursé, l’ostéo ne prescrit ni médicament ni bilan. Les mutuelles, motivées par la seule rentabilité de la démarche qu’elles proposent, ont bien compris qu’il était plus intéressant de rembourser 2 séances d’ostéopathie par an plutôt que le sportif se fasse rembourser des consultations, des radios, des médicaments, des soins de kiné. C’est une réalité économique. Par contre la sécurité sociale pourrait s’intéresser à certains professionnels de la santé qui pratiquent l’ostéopathie en faisant prescrire des séances de kiné conventionnelles.

A titre personnel mon regard sur l’ostéopathie est contrasté ; dans le respect toutefois de chacun ; je ne suis pas assis sur un quelconque « pouvoir » médical, ça n’a jamais été mon mode de fonctionnement et donc ce n’est pas parce qu’on n’est ni médecin ni kiné qu’on n’est pas bon. Le recours systématique à l’ostéo ne me semble pas toujours justifié, il s’agit pour moi d’un outil complémentaire qui a ses indications dans des problématiques spécifiques ; se « faire remettre le bassin ou des vertèbres » n’a pour moi aucun sens : quand bien même le bassin serait « déplacé », et quand bien même on pourrait le « remettre », comment s’assurer qu’il ne se « déplacera » pas à nouveau ? Je passe beaucoup de temps à expliquer aux sportifs qui me consultent que leur meilleur ostéo c’est eux-mêmes : « à partir du moment où tu t’étires correctement, ou tu entretiens ton gainage, où tu pratiques régulièrement des exercices de proprioception, où tu dors correctement sur un lit et matelas corrects, où tu es à un poids de forme, où tu veilles à une bonne hygiène de vie et du sport, où tu veilles à la qualité de ton matériel, à la gestion correcte de tes entraînements, et bien … tu es ton propre ostéo » La plupart des blessures se rencontrent chez des sportifs qui n’écoutent pas leur corps, qui ne s’adaptent pas à leurs sensations, qui sont en surpoidss, qui gèrent mal leur hygiène de vie et leur hygiène du sport. Consulter un podologue-posturologue, un bon kiné du sport, prendre le temps de réfléchir au pourquoi (matériel, position, etc.) me semble un choix plus opportun pour le sportif qui présente un « problème de bassin ».

Certains médecins et kinés se plaignent de cette arrivée massive des ostéos … Qu’ils se posent peut-être la question de ce qu’ils proposent à leurs patients : trop souvent une consultation bâclée, où l’approche globale d’une pathologie n’est pas assurée ; examiner un genou de cycliste à travers le jean et prescrire un antiinflammatoire et du « kiné » ça va plus vite que de poser des questions : l’historique de la blessure, les modalités de l’entraînement, le matériel et la position, le geste technique, un examen clinique complet, une enquête nutritionnelle…. Pour un kiné il est plus rentable de courir entre 4 salles pleines de sportifs que de rester pendant 30 minutes seul avec le sportif. L’ostéo a conquis du territoire parce qu’il s’intéresse à son sportif, ou tout du moins le sportif a l’impression qu’on s’intéresse à lui. Mon propos est volontairement polémique pour susciter le débat ; la plupart des professionnels de la santé exercent parfaitement leur mission, mais certains doivent se poser la question de ce qu’ils proposent au sportif.

Le médecin comme le kiné est limité dans le montant de ses honoraires; faire de l’ostéopathie permet un exercice plus rémunérateur.

Le médecin comme le kiné est soumis à un code de déontologie ; pour faire simple il ne peut pas se faire de « pub » ; son éthique ne lui permet pas de parler de « foie en vrac », de « cerveau à travailler », de « bassin à remettre tous les mois », etc. …. Certaines approches confinent à l’ésotérisme, avec parfois une stratégie de communication commerciale.

Le sportif est une « proie » facile ; il entre très volontiers dans des schémas qui s’éloignent du rationnel ; un nuage d’ésotérisme constitue sans conteste un attrait.

Vous avez bien perçu que mon propos est polémique ; et bien pour le tempérer, sachez que je connais des ostéos, qui parfois ne sont ni médecins ni kinés, qui sont de très bons praticiens ; ils mènent une réflexion globale, s’intéressent au corps et à la psychologie de leur sportif ; c’est avec eux que je travaille ; par contre il est de mon devoir de mettre en garde les sportifs contre les dérives de certains ostéos ; on est dans un problème de santé publique qui ne doit pas être occulté. Quelques exemples : des manipulations cervicales sans avis médical préalable, des manipulations sur hernie discale, une entorse grave de la cheville « manipulée » sans bilan médical.

Je conclue en saluant les bons ostéopathes qui font bien leur boulot en se limitant au champ de leur compétences ; ils peuvent parfaitement s’intégrer au réseau de soins du sportif, dès lors que chacun reste à sa place et respecte une éthique. Et de toute façon, au final, il revient au seul sportif de choisir les modalités de sa prise en charge !! À chacun d’être bon et honnête dans sa pratique !!

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J’anime également un site sur lequel peuvent être téléchargées des séances de sophrologie Cet outil représente une bonne technique pour le travail du mental chez le sportif ; ces séances de sophrologie en ligne peuvent permettre de découvrir cette technique avant de mettre en place avec un professionnel de la santé une prise en charge individuelle

Bien à vous

Jean-Jacques

 

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