DIABETE INSULINODEPENDANT ET SPORT

J’ai pris le temps de faire une synthèse de la thématique « diabète insulinodépendant et sport » à travers les données de mon expérience, bien sûr les données de l’expérience de mes sportifs diabétiques, et des sites médicaux sur Internet m’ont permis de peaufiner ce long article.

Dès lors que le sportif diabétique sous Insuline est médicalement bien suivi, qu’il est devenu parfaitement autonome, autant voire plus qu’un autre il peut s’exprimer dans un sport, jusqu’au plus haut niveau …

Auteur : Jean-Jacques Menuet http://www.medecinedusportconseils.com/

 Je ne suis bien sûr pas Endocrinologue mais je pense que les diabétiques motivés par l’exercice d’une activité sportive pourront trouver quelques conseils utiles, mais SURTOUT trouver la CONVICTION que l’activité physique et sportive représente un véritable traitement du diabète, et retarde l’apparition éventuelles des complications du diabète.

Un sportif diabétique insulino-dépendant doit absolument être régulièrement suivi par un Endocrinologue, voire même par un Diabétologue. Le médecin du sport est là pour associer au traitement prescrit par le spécialiste une activité physique et sportive adaptée ; de nombreux sportifs de très haut niveau sont diabétiques ; donc bien évidemment le diabète ne constitue pas une contre-indication à l’activité physique et sportive, tout au contraire : pendant l’effort le muscle utilise du glucose donc le sportif pourra assez rapidement constater que ses doses d’Insuline peuvent être diminuées ; et le sport revêt un aspect d’intégration, essentiel chez le sportif diabétique qui doit s’autoriser à vivre comme tout le monde, dès lors qu’il est bien suivi et que petit à petit il devient autonome.

 Mon expérience dans le suivi de quelques sportifs diabétiques m’a montré qu’assez souvent le sportif n’a pas adressé à l’AFLD (« Agence Française de Lutte contre le Dopage) une « AUT » (= Autorisation d’usage thérapeutique) car l’Insuline est un produit interdit, sauf si bien sûr l’AFLD dispose des justificatifs qui attestent de la réalité du diabète. Tous les renseignements sur http://www.afld.fr/

°°° ACTIVITE PHYSIQUE ET DIABETE INSULINO-DEPENDANT

Le patient sous Insuline doit avoir conscience des deux risques métaboliques de l’exercice musculaire: d’une part l’hypoglycémie qui nécessite d’adapter les doses d’insuline et d’ingérer des glucides avant, pendant et après l’activité physique; et d’autre part  l’aggravation de l’hyperglycémie, voire l’apparition d’une cétose lorsque le diabète est mal équilibré. De toute façon il n’est pas question de programmer des activités sportives structurées tant que le diabète n’est pas correctement équilibré ; personne ne peut fixer de chiffres, de doses d’insuline car au final chaque sportif est différent, et surtout chaque activité physique est différente : le sportif doit devenir progressivement totalement autonome, en testant les activités physiques qu’il aime pratiquer, en allongeant progressivement les distances ou la durée de l’exercice, en contrôlant la glycémie avant, pendant et après l’effort, en apprenant surtout à percevoir les tout débuts d’une « hypo » en sachant que pendant l’effort elle n’est pas ressentie de la même façon qu’au repos : le mental est capté par les émotions physiques de la compétition, le cœur est déjà accéléré sous l’effet de l’activité physique, les sensations musculaires et respiratoires ne sont pas les mêmes, le sportif transpire en relation avec sa dépense physique, bref TOUS LES REPERES DE L’HYPOGLYCEMIE SONT MODIFIES : ATTENTION DANGER.

°°° Particularité de l’exercice musculaire chez le patient atteint de DID

Chez le patient DID, les concentrations plasmatiques d’insuline correspondent à l’insuline injectée et donc ne diminuent pas pendant l’exercice musculaire. Les risques d’hypoglycémie sont par conséquent majeurs si le patient ne diminue pas les doses d’insuline et/ou ne se supplémente pas en hydrates de carbone avant  et pendant l’effort (on tient bien sûr compte de la durée, de l’intensité de l’effort, et aussi des conditions climatiques : s’il fait froid l’organisme a plus besoin de glucides, s’il fait chaud et humide, attention à la déshydratation) L’hypoglycémie peut survenir dans les heures qui suivent l’arrêt de l’exercice, en particulier la nuit si l’exercice est réalisé en fin d’après-midi ou dans la soirée, et cela même si les doses d’insuline ont été diminuées mais insuffisamment . Donc tant qu’un sportif ne maîtrise pas parfaitement son diabète je déconseille les activités sportives en fin de journée. A l’opposé, il ne faut pas commencer une activité physique avec une glycémie trop élevée (surtout si présence d’une cétonurie) car on va aggraver le déséquilibre du diabète pendant l’effort car la lipolyse et la cétogenèse activées par la carence en insuline vont être stimulées pendant l’exercice sous l’effet des hormones de la contre régulation.  Donc pas d’effort physique si la bandelette objective la présence de corps cétoniques et si la glycémie est trop élevée. Il est donc essentiel de veiller à des apports glucidiques structurés AVANT l’effort (repas terminé depuis 2 heures ou sinon collation une heure avant l’effort) = apports de sucres « lents » (= indexe glycémique bas = pâtes blanches cuites « al dente » ou semoule complète ou pommes de terre cuites avec la peau à la vapeur ou lentilles, riz plutôt complet, haricots secs, pois chiches, pois cassés) en sachant que pour « ralentir » encore plus l’absorption d’un sucre il faut lui associer un légume vert cuit (poireau, endives cuites, haricots verts, fenouil, ratatouille, épinard, aubergine, courgette) S’il s’agit d’une collation (milieu de matinée ou milieu d’après midi, exemples de collations = 2 à 6 biscuits « petit déjeuner LU aux céréales complètes », 2 ou 3 biscuits « GLUCOREGUL » = marque Gerblé que l’on peut trouver dans quelques hypermarchés au rayon diététique, 2-3 biscottes complètes ou aux céréales avec un peu de confiture au fructose ou de confiture GLUCOREGUL, une crêpe au sarrasin avec un peu de confiture au fructose ou marque GLUCOREGUL, une tasse (volume sec) de céréales « NESTLE » = nouvelles variétés récemment mises sur le marché « aux céréales complètes », on 2 barres aux céréales (mais qui contiennent des céréales complètes comme « barres aux céréales fruits rouges » de la gamme sport Aptonia de Décathlon) Il faut savoir différer le début de l’activité physique ou sportive si la glycémie est basse (inf à 1,20) ; je considère que la glycémie optimale pour débuter un exercice se situe autour d’1,30 maxi 1,40 ; en sachant que plus l’exercice est long plus la glycémie de départ devra âtre un PEU élevée, c’est logique.

°°° Facteurs qui influencent  les conséquences métaboliques de l’exercice musculaire chez le patient atteint de DID

De nombreux facteurs influencent les conséquences métaboliques de l’exercice musculaire: la durée et l’intensité de l’effort physique, le moment ou il est réalisé par rapport au dernier repas et à la dernière injection d’insuline; le type de traitement insulinique, à savoir le nombre d’injections par jour, s’il s’agit d’un traitement par pompe sous cutanée ou par insuline analogue; la glycémie au début de l’exercice; le poids, la taille et la condition physique du patient. La condition de la pratique du sport est un paramètre capital. S’agit-il d’une activité sportive occasionnelle, d’un entraînement ou d’une compétition? Il peut par ailleurs exister des problèmes liés à la résorption de l’insuline: la profondeur de l’injection, le site, l’atmosphère chaude ou froide….L’existence de tous ces paramètres expliquent pourquoi il est difficile de codifier l’adaptation des doses d’insuline et/ou les apports en glucides, et que seuls des conseils personnalisés peuvent être donnés. Ces conseils devront être “validés” ou modifiés en fonction des résultats de l’autosurveillance glycémique. C’est pourquoi je conseille au sportif diabétique de me présenter assez régulièrement (une fois par mois) un « cahier sport » où il doit noter tous les détails : son poids du matin, toutes ses glycémies de la journées hors exercice, tous les résultats des bandelettes de corps cétoniques, les horaires et la composition de chaque repas et de toutes les collations, l’horaire de début et de fin de l’activité, tout ce qui a été consommé pendant l’exercice, les éventuelles glycémies pendant l’exercice (à réaliser obligatoirement lors des 1ers mois d’apprentissage), le type de l’activité (footing, vélo, tennis, équitation, marche prolongée à un bon pas, ski, roller, etc. etc. ; en détaillant l’intensité de l’exercice, les sensations physiques +++++, en notant BIEN les horaires précis d’éventuelles hypoglycémies)

°°° Adaptation des doses d’insuline

S’il s’agit d’une activité de faible intensité (vélo « cool », marche à un bon pas)  la diminution des doses d’insuline doit être modérée (environ 10-20 % de la dose habituelle ; car ce type d’activité sollicite peu la « glycolyse » c’est à dire qu’on « tape » moins dans les réserves musculaires hépatiques et sanguines de sucre) et d’autant plus prudente que l’activité a lieu à distance de l’injection, par exemple en fin de matinée ou en fin d’après-midi.  Le sportif devra veiller à consommer (avant  voire même pendant l’effort) des glucides pour compenser la consommation musculaire de glucose induite par l’activité sportive. Si l’activité est plus intensive (mais aussi plus courte, surtout lorsque le sportif est en phase d’apprentissage) on peut diminuer de 30% l’injection qui précède, mais là encore je répète que SEUL le sportif en fonction de ses glycémies et de ses sensations pendant et près l’effort pourra adapter ses doses, qui varieront chaque jour en fonction du type de sport et de la durée de l’exercice. A titre d’exemple, les besoins en glucide par heure d’activité pour un sujet de 70 kg sont environ: 15 g pour le golf, 20 g pour le tennis, 45 g pour le squash, 60 g pour le cyclisme à 24 km/h et pour la course à pieds à 11 km/h.

Il est conseillé aux patients qui participent à un stage de sport où à quelques jours de pratique sportive inhabituelle : vacances par exemple (plusieurs heures d’activité par jour) de diminuer les doses de 30-40% (insuline basale et prandiale) dès le premier jour du stage. Cette diminution des doses sera ensuite adaptée en fonction de l’autosurveillance. Mais chaque jour les relevés au doigt et les relevés urinaires devront être rapprochés surtout en phase d’apprentissage.

°°° Adaptation nutritionnelle

L’adaptation diététique repose essentiellement sur l’apport de glucides et sur l’hydratation. L’apport de glucides devra tenir compte de la durée et du type d’activité, les activités d’endurance intensive (70-75% VO2max) étant les plus consommatrices, du ” statut insulinique ” (diminution ou non des doses), et de la condition de la pratique du sport (loisir, entraînement ou compétition) et des conditions climatiques (par exemple l’hiver ou l’été les sensations physiques ne sont pas les mêmes et une hypoglycémie ne se manifeste pas de la même façon) Attention aussi aux risques des activités en groupe où la tentation peut être de suivre les autres et de négliger l’apparition d’une hypoglycémie qui sera réparée trop tard ; il faut prévenir les membres du groupe que l’on est diabétique, c’est à mon sens obligatoire (de même par exemple qu’il faut discrètement prévenir le maître nageur à la piscine)

  •  Activité physique de durée brève, inférieure à 1 heure (exemples: natation, gymnastique)

20 minutes avant l’effort, la prise d’un supplément de 15-20 g de glucides (exemple un tube de concentré de Glucose comme dans la gamme Aptonia de Décathlon) en plus du repas et de l’éventuelle collation si la glycémie capillaire est inférieure à 1,10-1,40gr/l. au 1er tiers puis au 2ème tiers de cette activité physique je conseille de boire 2 bonnes gorgées de boisson sucrée (avoir préparé 250ml = un bon centimètre de sirop de fruits -si possible sans colorant- et eau plate)  Lorsqu’une diminution importante de la dose d’insuline à été réalisée et que l’activité est réalisée rapidement après le repas (ce que je déconseille), ou lorsque l’exercice est effectué au moment où l’action de l’insuline est minimale (à distance des repas en fin d’après-midi voire le matin à jeun), l’ingestion de glucides n’est en général pas nécessaire mais cela doit être vérifié par la glycémie au doigt (au moins lors de la phase d’apprentissage)

L’effort bref inférieur à 20 minutes ne nécessite pas d’apport de glucides supplémentaire. Par contre il ne devra JAMAIS être réalisé avec une glycémie de départ inférieure à 1,40 et il faudra surveiller, surtout lors de la phase d’apprentissage, la glycémie au doigt 15 minutes puis une heure après la fin de l’exercice.

  •  Efforts brefs et répétés sur une durée prolongée (exemples : sports collectifs : foot, hand, basket) Il faut bien prévenir le coach qui devra avoir appris à réaliser une injection de GLUCAGEN en cas d’hypoglycémie.

Il est alors primordial de stocker des réserves de glucides (= le Glycogène) avant  (= le repas qui précède doit être riche en « sucres lents » cf. la liste que j’ai précédemment détaillée ; et consommation d’une éventuelle collation une heure avant telle que déjà détaillée)

pendant (boire 2 gorgées toutes les 20mns de la boisson détaillée plus haut, et prendre un tube de concentré de glucose à la moitié de l’effort comme la mi-temps d’un match par exemple)

et après l’effort (boire sucré pendant la 1/2h qui suit = 250ml d’eau plate + 2cms de sirop de fruits. Retenir que les stocks de glucides avant l’effort = SUCRES LENTS, entretenir les stocks pendant l’effort = SUCRES RAPIDES, reconstituer les stocks après l’effort = SUCRES RAPIDES pendant la petite heure qui suit puis SUCRES LENTS au repas qui va suivre. Le repas qui suit peut également être constitué d’une salade composée : assaisonnement une c-à café d’huile de colza, vinaigre ou citron, aromates, petites tomates, un peu de St Môret allégé pour lier la sauce si vous voulez, moitié légume vert cuit (poireau, endives cuites, haricots verts, fenouil, ratatouille, épinard, aubergine, courgette), moitié  protéines animales (par exemple : thon, crevettes, viande blanche ou volaille, foies de volaille, jambon blanc bien dégraissé, mozzarelle), un quart « sucres lents » (pommes de terre cuites avec la peau à la vapeur, pâtes blanches cuites « al dente », pâtes semi-complètes, pâtes au germe de blé, pâtes aux légumes, riz plutôt « Basmati », semoule plutôt complète, riz complet, polenta) et j’ajoute qu’il faut veiller à consommer 2 ou 3 fois par semaine des aliments qui sont à la fois de bons sucres lents mais aussi qui constituent en plus de supers apports en protéines (de très bonne qualité) sans graisses: lentilles, pois cassés, pois chiches, haricots secs = ce sont des légumes secs que l’on ne consomme pas assez le sportif)  

Si l’effort  a été « lactique » la consommation d’un ou 2 fruits cuits lors du repas qui suit est conseillée pour tamponner l’acide lactique, de même que 250ml de Vichy Saint Yorre en 5 minutes dans la 1/2h qui suit la fin de l’effort (et en plus ça resale si le sportif a beaucoup transpiré et surtout s’il a transpiré « salé » (= vagues de sel sur le maillot ou le cuissard, croûtes de sel sur les tempes, goût salé de la sueur)

  •  Efforts prolongés d’une durée de quelques heures (exemples : randonnées à pied ou à vélo)

Il est conseillé d’augmenter la ration glucidique (sucres lents = stocker du glycogène) de l’avant dernier repas (par exemple le dîner de la veille au soir) et du dernier repas (par exemple le petit déjeuner) avant l’exercice pour assurer des réserves en glycogène suffisantes. Je conseille aussi de boire pendant la 1/2h qui précède le coucher de la veille de l’exercice, un petit peu par un petit peu, 300ml de la boisson suivante = eau plate, un centimètre de sirop de fruits, et une dose rase de MALTO (gamme Aptonia de Décathlon ou Malto d’Overstim ; = « maltodextrines » c’est à dire « nouilles liquides ») Pendant les 90mns qui précèdent le début de la rando à pieds ou à vélo ou de la journée à ski boire un petit peu par un petit peu 500ml d’une boisson = 500ml eau plate, 2cms de sirop de fruits, une cuiller à soupe de fructose et une dose rase de Malto : = « entretien » des stocks de glucides. Pendant l’effort la consommation de sucres « rapides »  sera régulière avec un apport fractionné = boire régulièrement (soit une gorgée toutes les 5mns soit 2 gorgées toutes les 10mns soit 3 gorgées toutes les 15mns) d’une boisson qui peut être ainsi constituée = pour 500ml d’eau plate mettre 2cms de sirop de fruits ; et toutes les 40mns consommer un des apports sucrés que je reprends dans le tableau à la fin de ce document. Si « pause repas » à midi = sandwichs avec du pain aux céréales, par exemple un sandwich salé (= pain céréales, tartiner avec St Morêt, et thon ou jambon) et un sandwich sucré (pain céréales, un peu de beurre, et confiture au fructose ou « glucorégul ») ; et consommer un petit pot de compote de fruits et quelques gorgées de Yop ; ce repas doit être consommé tranquillement, en prenant le temps ; si possible bien sûr la glycémie doit être contrôlée. ATTENTION : les conditions climatiques influent +++ sur la nutrition pendant l’effort : plus il fait froid plus il faut sucrer, plus il fait chaud plus il faut boire bien sûr mais aussi saler en plus (T° ext 10° = une pincée de sel par bidon de 500ml, 20° = 2 pincées, 30° = 3 pincées, ce qui au goût n’est pas perceptible car la boisson est sucrée) De toute façon la règle essentielle = 500ml/heure, un petit peu par un petit peu, dès le début de l’effort ; en période de très grosse chaleur il faut parfois boire un litre par heure.

Les hypoglycémies tardives sont prévenues par une collation après l’effort (par exemple: 15 à 20g de glucides à index glycémique élevé sous forme de boissons sucrées, j’en ai déjà parlé) et par un supplément glucidique au repas suivant. Refaire une glycémie 1/2h avant le coucher pour adapter la dose d’insuline et adapter une éventuelle collation (par exemple 2 à 4 biscuits « petit déjeuner LU aux céréales » et un petit peu de compote)

  •  Efforts en compétition prolongés (exemples: marathon, course de ski de fond) +++ je demande alors obligatoirement au sportif de me consulter très régulièrement dans les 3 mois qui précèdent l’objectif car mon protocole sera « cousu mains » ; ce qui est détaillé ci-dessous ce sont des règles générales mais je me répète : chaque sportif est différent, chaque diabète est différent, chaque sport est différent.

Certains patients DID participent à des compétitions. La performance est liée aux stocks musculaires et hépatiques de glycogène. Par conséquent, l’avant-dernier repas doit être riche en hydrates de carbone (65 à 70% de glucides complexes) sous forme d’une “pasta-party” par exemple avec 200 g de pâtes. Le repas précédant la compétition visera la reconstitution des réserves hépatiques. Il apportera 100 g de glucides sous forme d’un repas hypolipidique associant les glucides à index faible et élevé (par exemple: riz, pain, confiture, fruits, boisson faiblement sucrée) La règle des trois heures doit être respectée afin de permettre la vidange gastrique ce qui évite un inconfort abdominal pendant la course. Ou alors, en cas de départ tôt le matin : consommer entre un quart et un tiers de « gâteau du sport » (Gatosport chez Overstim par exemple) Dès le début de la course, il faudra assurer un apport exogène régulier fractionné de glucides (environ 50 g/h) et de boissons en quantités variables selon les individus. Les solutions qui offrent l’avantage d’avoir un apport concomitant d’eau (environ 500 ml/h) peuvent être concentrées à 4 à 10 g de glucides par 100 ml selon l’intensité de l’effort et la chaleur extérieure. Un apport en sodium de 1 g/l est nécessaire (à ajouter dans la boisson, ne surtout pas consommer de pastilles de sel car cela entraîne fréquemment des troubles digestif, souvent à type de diarrhée. Une hydratation insuffisante limite les capacités et risque d’entraîner des crampes ou des tendinites.

A l’arrêt de l’activité sportive, il faut poursuivre les apports de glucides pour reconstituer les réserves de glycogène et éviter la survenue d’une hypoglycémie à distance de la compétition. Il est conseillé d’ingérer une boisson bicarbonatée pour éviter les crampes de l’acidose, associée à une boisson sucrée à index glycémique élevé. Les 50 g de glucides apportés par cette boisson sucrée et le repas suivant enrichi à 70 % de glucides doivent permettre de reconstituer progressivement les réserves en glycogène. Rappelons également que l’alcool ” 3ème mi-temps ” inhibe la gluconéogénèse et constitue donc un obstacle à la reconstitution des stocks glycogéniques. Enfin, la réalisation de la glycémie capillaire au coucher est fortement conseillée pour savoir si une collation glucidique est nécessaire (prévention de l’hypoglycémie nocturne).

  •  Effort imprévu (à éviter de toute façon, surtout bien sûr lors de la phase d’apprentissage)

Puisque les doses d’insuline n’ont pas été diminuées, l’apport en glucides est systématique et doit être suffisant avant et pendant pour faire face à la dépense énergétique. Environ 25-30 g au début de l’effort (un tube de concentré de glucose), renouvelé toutes le 30-45 minutes L’effort imprévu peut venir s’ajouter à l’effort prévu initialement, d’où l’importance d’avoir des réserves de glucides à disposition (lors, par exemple d’une course en montagne ou de la pratique d’un sport nautique)

L’effort prévu annulé demande également une auto-surveillance régulière en maintenant l’apport en glucides habituel et en rajoutant si besoin de petites doses d’insuline rapide.

  •  L’hypoglycémie

Si une hypoglycémie survient malgré les précautions prises le sport doit être arrêté et le resucrage habituel demande 15 g de glucides à index glycémique élevé facilement disponibles et absorbables (par exemple: 3 sucres à 5g ou, 200 ml de jus de fruits avec sucres rajoutés ou 150ml de Coca-Cola) Les glucides rapides apportés sous forme liquide (je conseille de diluer un tube de concentré de glucose dans 125ml d’eau plate) ou semi liquide (un tube de gel de glucose) sont beaucoup plus vite absorbés.  La quantité de glucides nécessaire à la poursuite de l’exercice devra être rajoutée en prévention d’une hypoglycémie récidivante. L’activité sportive sera reprise si la glycémie capillaire dépasse 1,20 à 1 ,30gr. En présence d’hypoglycémies sévères survenant lors d’un effort prolongé (ce qui ne doit pas exister chez un sportif bien éduqué), la seule solution est l’injection intraveineuse de glucose à 30%. Les secours doivent être appelés où il faut se faire transporter à l’hôpital ou la clinique le plus proche, très rapidement.

La sensation d’hypoglycémie est souvent émoussée et le rôle de l’entourage peut être primordial pour aider au resucrage dans certains sports (par exemple: sport nautique, sport de montagne) Je me répète : les membres du groupe doivent être informés +++ et savoir que faire en cas d’hypoglycémie ; s’il s’agit d’une randonnée en montagne ou d’une journée de ski, partir avec des conditions météo très sûres, bien connaître le parcours, ne jamais partir seul, le sportif doit informer un ou plusieurs  partenaires de la rando qu’il est diabétique, randonner autour de la station plutôt que de s’éloigner trop loin, prévenir à la station une personne qui connaît le parcours et les horaires de la sortie, apporter un ou 2 téléphones portables (batteries bien chargées, ça fait sourire mais c’est essentiel)

°°° Quelles activités sportives ?

L’exercice de forte intensité surtout s’il est brutal et non préparé par un échauffement progressif peut avoir un effet hyperglycémiant durable lié à la sécrétion brutale des hormones de l’effort (adrénaline, etc.) Font courir ce risque les sports violents (sports de combat, squash, tennis, certaines disciplines athlétiques. Le stress peut conduire au même effet: départ de compétition, sport potentiellement dangereux déclenchant de fortes émotions (parachutisme, saut à l’élastique…).

Le risque habituel cependant est celui de l’hypoglycémie qui peut-être mal ressentie chez le sportif du fait d’un phénomène de désensibilisation lié à la répétition des épisodes. Tous les sports ne sont pas égaux devant ce risque d’hypoglycémie. Seront les plus dangereux les sports qui rendent difficile l’autosurveillance sur une durée prolongée (alpinisme en haute montagne, planche à voile, ou natation de longue durée, plongée sous marine…) et ceux au cours desquelles une hypoglycémie brutale fait courir un risque fatal (sport aérien, sport automobile, moto, plongée sous marine, escalade…). Des nuances doivent toutefois être apportées. Certains sports aériens, par exemple le parachutisme, un vol bref en parapente, précédés d’un contrôle glycémique ne font guère courir de risque (la situation dangereuse ne dure que quelques minutes) comparée à un vol prolongé en haute altitude en deltaplane ou en planeur.

En pratique, plusieurs groupes peuvent être définis

Les sports d’endurance sont les plus conseillés. Ils permettent un entraînement progressif, une surveillance et un contrôle glycémique facile: marche, course à pieds, vélo, VTT, ski de fond, natation, équitation…. Dans la même catégorie mais avec une difficulté particulière de surveillance peuvent figurer la plupart des sports aquatiques: canoë kayak, voile, planche à voile, a condition que ces activités sportives soient pratiquées en groupe.
– Un groupe de sport tout à fait réalisable mais faisant courir un risque de déséquilibre et qui implique par conséquent une surveillance accrue : tennis, squash, football et autre sport de ballon, athlétisme, ski de piste… Deux nuances cependant: la boxe est à déconseillée en raison du risque de traumatisme oculaire direct; la musculation peut être responsable de fortes poussées de tension artérielle, mais peut être réalisable (en l’absence de tout dopage !) associée à une activité d’endurance et avoir des effets particulièrement favorables sur le développement de la masse musculaire favorisant la consommation de glucose.
– Un groupe de sport à déconseiller fortement pour des problèmes de sécurité: alpinisme, vol à voile…


– La plongée sous marine fait figure de cas particulier. Longtemps considérée comme l’exemple type du sport interdit aux diabétiques, elle parait réalisable dans sa variété loisir à condition de respecter un certain nombre de règles qui ont fait l’objet de publications récentes.
– Lorsqu’il existe des complications avancées, les activités intenses sont proscrites et les conseils sont identiques à ceux donnés aux patients DNID compliqués.

°°° Le sport est-il bénéfique ?

L’exercice physique en aigu peut être utilisé pour abaisser la glycémie du moment, en particulier la glycémie post prandiale (par exemple 20mns de Home-trainer à une intensité certes soutenue mais raisonnable) La pratique régulière d’une activité physique augmente l’insulino-sensibilité, cependant son efficacité sur l’amélioration du contrôle glycémique (HbA1c) et la diminution des besoins en insuline n’est pas prouvée. La plupart des études ont montré que l’entraînement physique modifiait le profil lipidique dans un sens moins athérogène (moins de risque de « boucher » les artères) L’augmentation de l’insulino sensibilité, l’amélioration du profil lipidique devrait induire une diminution de la mortalité et de la morbidité cardio-vasculaire, mais cela demeure à démontrer.

L’activité physique représente un outil pédagogique pour apprendre à gérer son diabète. Certaines Associations de diabétiques (Union Sports et Diabète, Association des Jeunes Diabétiques) proposent des stages d’apprentissage.

°°° Les règles capitales

-Programmer l’activité sportive.
– Diminuer le ou les insulines couvrant la période de l’activité à condition que la glycémie capillaire soit correcte (<1,4g/l) Cette diminution peut être de l’ordre de 20 à 50%. Il faut tester, chaque sportif diabétique est différent.
– Être bien équilibré. La glycémie capillaire avant l’effort est indispensable : si elle est inférieure à 1,20-1,40 prendre au moins 15 g de glucides avant de commencer l’activité sportive; si elle se situe entre 1,5 et 2,3g/l, l’exercice peut être réalisé sans risque; si elle est supérieure à 2,3g/l il faut s’assurer de l’absence de cétonurie qui nécessiterait de reporter l’activité sportive.
– L’autosurveillance doit être poursuivie pendant (lors des pauses ou de la mi-temps) et après l’exercice et ATTENTION à l’hypoglycémie qui peut survenir bien après l’arrêt de l’effort (donc se méfier des activités sportives pratiquées en fin de journée)

°°° Le palmarès des sportifs DID de haut niveau montre qu’il est possible d’allier compétition et DID.

 

Sport et diabète insulino-dépendant : document que je remets à mes patients DID

 

« nutrition adaptée,  traitement adapté, activité physique adaptée, motivation, savoir écouter son corps »

°°° suivi adapté

 = santé et performance

 +++ L’activité physique fait partie de la prise en charge thérapeutique du sujet diabétique.

+++ Un sportif diabétique bien suivi (traitement adapté, conseils nutritionnels adaptés) possède le même potentiel qu’un sportif non diabétique.

+++ Le sportif diabétique doit absolument apprendre à se connaître : car chaque sportif est différent, chaque organisme est différent, chaque diabète est différent, chaque sport est différent, et dans un même sport, les conditions varient (horaire par rapport aux repas et à la prise d’insuline, durée de l’effort, intensité, etc.) On est dans la même logique que l’apprentissage de l’insulinothérapie : apprendre à recueillir ses sensations (quand on est bien, quand on est un peu ou beaucoup en hypo, quand on est plutôt en hyper, etc.), à les analyser, à apporter les correctifs éventuels, et à mémoriser tout cela pour la prochaine activité. De plus, les symptômes (= signes d’alerte) de l’hypoglycémie peuvent être masquée pendant l’effort, par la tachycardie liée à l’effort lui même, mais aussi parce que l’espace mental est orienté vers l’activité physique, ce qui se passe autour (extérieur, bruits, public, etc.)

+++ Le seul et unique moyen pour que le sportif progresse dans l’apprentissage de son activité physique par rapport à son diabète, c’est de tenir à jour un « carnet de bord », où tout sera noté ; je conseille le modèle détaillé page suivante (à recopier ou à photocopier) :

Précisions relatives au contenu du tableau suivant :

*Dans les 1ers mois de ton apprentissage, les glycémies capillaires avant pendant et après effort sont essentielles.

**Bien détailler ; exemples : (1h30 de natation en faisant des longueurs tranquilles, avec pause de 5 minutes toutes les 20mns) (70 minutes de footing avec 10 minutes d’échauffement, puis 50 minutes à 10km/h, puis récupération tranquille pendant 10 minutes)

***Le port d’un cardiofréquencemètre me semble intéressant ; ou bien prendre les pulsations (sur 15 sec) toutes les 20 minutes puis dès la fin de l’effort, puis 1/2h après la fin de l’effort.

****Sensations sportives : de 0 à ++ (0 : très mauvaises sensations, essoufflé, jambes pas terribles ; + : moyen ; ++ : super), et détailler si besoin.

*****Essentiellement l’apparition de sensations d’hypo (essayer de bien « mémoriser » les signes annonciateurs d’une hypo)

******0 (pas transpiré), + (moyen), ++ (beaucoup)                                  

Date :
Composition de l’avant dernier repas :

 

 

 

 

 

 

Composition du repas ou de l’éventuelle collation qui précède le début de l’activité :

 

 

 

 

 

 

Composition de la collation éventuelle, et du repas qui sui(ven)t la fin de l’activité :

 

 

 

 

 

 

Glycémies de la journée (en particulier matin et soir, ET la glycémie 1/2h à 1h avant, puis pendant, puis dans la ½ h qui suit la fin de l’effort, puis jusqu’au coucher) ; préciser +++  les horaires des dosages ; noter également si cétonurie (*) :

 

 

 

 

Détailler l’insulinothérapie du jour :

 

 

Horaire de début de l’activité :

 

Horaire de fin d’activité :
Détail de l’activité (**) :

 

 

 

 

 

Fréquence cardiaque  (***) :

 

 

Détailler très précisément la nutrition (boissons et aliments) pendant l’activité :

 

 

 

Sensations sportives (****) :

 

 

 

Sensations spécifiques diabète (*****), en précisant bien le ou les horaires de survenue de ces sensations :

 

 

 

Sudation (de 0 à ++) (******) :

 

Pour moi un sportif diabétique ne doit pas faire de compétitions tant qu’il ne maîtrise pas ses sensations et les adaptations éventuelles à l’entraînement.

Je souhaite également que soit tenu un relevé hebdomadaire du poids (le matin, avant le petit déjeuner, déshabillé, après « vidanges »)

Les principes :

Il s’agit de principes généraux car il est IMPOSSIBLE de détailler des conseils à l’issue d’un 1er entretien: comme je l’ai déjà développé, chaque cas est différent, et il existe une totale interactivité

physique – glycémie – insulinothérapie ; si bien que la finalité d’un travail performant est la PRISE EN CHARGE AUTONOME du sportif diabétique qui doit donc apprendre à se connaître, surtout à connaître ses limites. C’est pourquoi je souhaite disposer du relevé d’une dizaine d’entraînements, pour mettre en place une 1ère approche.

1ers principes :

Pour moi, il faut que le diabète soit bien équilibré pour pouvoir gérer de façon sereine et sans danger une activité sportive ; il faut aussi s’assurer de l’absence de complications qui pourraient limiter voire interdire certaines activités ; c’est pourquoi il est évident que le rôle de l’endocrinologue diabétologue est essentiel ; je ne me substitue pas à cet endocrinologue, mon rôle se limitera toujours à ne donner que des conseils sur la nutrition avant, pendant, et après un effort.

La surveillance régulière du poids est essentielle car elle permet de s’assurer que la modification (en quantité) des apports glucidiques est bien adaptée par rapport à ce qui va être « brûlé » pendant les activités.

Il faut aussi que le système cardio-vasculaire soit adapté à l’effort : il ne s’agit pas de « se mettre » à pratiquer une activité sans avoir mené une réflexion sur la nécessité d’une approche progressive et structurée pour disposer avant tout d’un bon fond d’aérobie (= les capacités d’endurance)

Il faut faire la différence entre un diabétique qui va faire 45 minutes de marche quotidienne, et un sportif diabétique qui envisage de faire de la compétition.

Il est indispensable de veiller à un échauffement correct, et il faut connaître les différentes techniques d’étirements (voir avec un kiné)

ATTENTION : l’hypoglycémie, qui est le principal risque que court le sportif diabétique, peut survenir pendant l’effort, MAIS AUSSI dans les heures qui suivent l’effort, voire même la nuit : ATTENTION !!! Il est essentiel de faire une glycémie au coucher. De toute façon, quand une hypo apparaît pendant l’effort, il est très difficile de la corriger : pour moi cela signifie : arrêt de l’effort, prise de sucres rapides, puis très vite collation de sucres lents. Puis contrôles jusqu’au coucher.

L’injection d’insuline qui précède l’effort ne sera pas faîte dans une région en regard des muscles qui vont travailler (exemple : pas au niveau des cuisses chez un cycliste ou un coureur à pieds : injection dans un bras ou abdominale) ; il ne faut pas un délai supérieur à 3 heures entre l’injection et le début de l’effort. La dose : elle va pouvoir être diminuée car pendant l’effort, les muscles qui travaillent ont besoin de glucose pour permettre la contraction musculaire, et ce glucose va en partie provenir du sang qui circule. L’injection qui concerne les heures qui suivent l’effort pourra également être diminuée. Par exemple si le sportif bénéficie d’une injection le matin de 16U rapide, d’une injection de 12U le midi, et de 20U de semi-lente ou lente le soir, et qu’il va faire un footing à un bon rythme en milieu d’après midi (par exemple 18 km en 2 heures, de 16h à 18h), il pourra baisser de 4 à 6 U l’injection du midi, et de 4U celle du soir, mais tout dépend des taux relevés ce jour là. Ce qui est sûr c’est que l’exercice régulier d’une activité sportive permet de diminuer les doses d’insuline.

La nutrition avant l’effort :

Il faut constituer des réserves de Glycogène (= le mode de réserve du Glucose dans les muscles et dans le foie) ; le (ou les, en fonction de la durée et de la nature de l’effort) repas qui précède(nt) sera(seront) donc riche(s) en « sucres lents » (pommes de terre cuites avec la peau à la vapeur ou au four en papillote, ou pâtes blanches cuites « al dente », ou pâtes semi-complètes, ou pâtes au germe de blé, ou pâtes aux légumes, ou riz plutôt complet, et sans oublier de consommer 2 fois par semaine des aliments qui sont à la fois de bons sucres lents mais aussi qui constituent de supers apports en protéines : lentilles, pois cassés, pois chiches, haricots secs). Pour rendre encore plus lent un sucre lent, il faut systématiquement lui associer une portion de légume vert cuit (ratatouille, haricots verts, aubergines, poireau, endives cuites, épinards, fenouil, bette, brocoli, courgette) : l’idéal étant une assiette ¾ sucre lent – ¼ légume vert cuit. Attention toutefois : il ne s’agit pas de faire des stocks inconsidérés de glucides pour une marche de 5 kms !! Par contre cet aspect est essentiel pour une activité de longue durée : plus l’effort est prolongé, plus il faut faire le plein de « carburant » avant.

La collation avant l’effort : plusieurs éléments sont à prendre en compte : l’horaire de l’activité ; le taux de la glycémie avant l’effort; la nature et la durée de l’effort (qui seront éventuellement modifiés en fonction de ce taux de glycémie) Voici mes conseils par rapport aux glycémies d’avant effort : l’idéal = entre 1,4 et 2gr ; si supérieur à 2gr : renoncer à l’activité prévue ; si inf à 1,4gr : collation, quitte à différer le début de l’activité (2 barres de céréales et un jus de fruits, ou 2-3 tranches de pain d’épices et un thé sucré, etc. ; mais là encore il n’est pas possible de détailler une collation dont la quantité sera fonction de la durée et du type d’effort)

La nutrition pendant l’effort :

Le glucose ingéré pendant l’effort va être utilisé par les muscles qui travaillent ; mais tout dépend de la nature et de la durée de l’effort, du taux de la glycémie avant l’effort.

Le grand principe, pour tout effort qui dépasse une heure, est d’apporter régulièrement des sucres « rapides » pendant l’effort, et ce dès le début de l’effort ; et de maintenir une hydratation correcte pendant l’effort (ne pas attendre d’avoir soif car quand on a soif c’est qu’on est déjà déshydraté, et la correction de cette déshydratation est longue) Le plus simple : apporter en moyenne (mais il faut en discuter cas par cas), pour une heure, 200 à 240 Kcalories de sucre rapide sous la forme d’une boisson sucrée : = boisson de l’effort de marque (Overstim’S, Isostar, etc.) ou tout simplement sirop de fruits ou sucre blanc dans de l’eau (pour un litre : 3 à 5 centimètres de sirop de fruits ou 4 à 8 sucres ; ajouter du sel en fonction de la T° : 10° = une pincée pour 500ml ; 20° = 2 pincées ; 30° = 3 pincées) Boire environ 500ml par heure, et ce dès la 1ère heure. 

Lorsque cela est possible, il est très utile, au début de l’apprentissage, de réaliser des glycémies pendant l’effort ; l’idéal = vélo d’appartement ou tapis de step pour « faire les réglages » pour connaître son organisme.

La nutrition après l’effort : elle va dépendre de la durée de l’effort, mais surtout de la glycémie après effort ; si cette glycémie est inférieure à 1,2gr, il faut rapidement consommer une collation constituée de sucres rapides mais aussi de sucres lents : un jus de fruits, une à 3 tranches de pain d’épices ou de pain + confiture, ½ fruit. Ne pas hésiter à consommer une collation au coucher si la glycémie capillaire du coucher est inférieure à 1,3gr.

Auteur : Jean-Jacques Menuet http://www.medecinedusportconseils.com/

 

4 Comments DIABETE INSULINODEPENDANT ET SPORT

  1. Solet Bernard

    Je pratique le cyclisme sur longue distance et je suis DID (Novorapid et Lantus).
    Samedi je suis parti pour faire 600 km d’une seule traite (J’ai fait Paris Brest Paris en 2007) mais j’ai eu un souci.
    Il faisait très chaud, j’ai mangé le midi sans reprendre d’insuline et après 220 km, j’ai ressenti des crampes dans les jambes puis un mal au ventre et envie de vomir et une fatigue générale importante,; je ne pouvait plus pédaler.
    Malgré un arrêt d’un heure, j’ai du renoncer. Je ne parvenait pas à me réhydrater et arrivé chez mois, trois heures plus tard, j’avais un taux de 3g50.
    J’ai mis plus de 36 heures pour retrouver une glycémie normale.
    Je me demande si je n’ai pas été victime d’une acido cétose ?
    Et comment l’éviter ?
    L’insuline se dégrade-t-elle avec la chaleur ?

  2. Jean Jacques Menuet

    ok; oui bien sûr tu as fait une décompensation acido-cétosique; tu pourrais te reprocher d’avoir poursuivi ta course malgré de mauvaises sensations; tu étais également hémoconcentré (car même si on boit suffisamment on ne peut compenser que 80% des pertes) pour moi, on est bien d’accord, un sportif diabétique a le même potentiel qu’un sportif non diabétique ; de nombreux sportifs de haut niveau sont diabétiques ; mais il faut respecter une vigilance très attentive ; attaquer 600 bornes sous la cagna, ça me semble à éviter ; il m’est difficile de te donner des conseils sans connaître ton dossier ; je pense qu’il faut que tu aille consulter ton doc. cdlt. J.J.M

  3. Moulard

    Je viens de découvrir votre article, et je vous remercie de cette initiative. Il est si clair et si complet qu’il devrait être lu par tous les diabétiques ID qui font un peu de sport.
    Etant moi-même DID depuis maintenant 43 ans, sans complications, et pratiquant régulier de sports allant de la randonnée (cool, pas des treks au Népal) et VTT, à des sports intensifs comme squash et tennis de table en compétiton, j’ai retrouvé dans votre synthèse tout ce que j’avais pu “expérimenter” parfois à mes dépends au cours de ces années (et notamment les montées glycémiques lors de compétitions intenses à fort stress: j’augmente personnellement mon apport d’insuline rapide lors de tels efforts)
    Merci en tous cas pour cette synthèse, et tous mes encouragements à la diffuser le plus largement possible
    cdlt. Eric Moulard

  4. Meriam

    Bonjour, j’ai trouvé votre article très intéressant, cela m’a permis d’approfondir mes connaissances et mes recherches car en ce moment , j’effectue un travail de recherche pour mon travail de fin d’études en assistante médicale de direction, concernant les adolescents DID (diabète de type 1) pratiquant du sport d’endurance. C’ est pourquoi je souhaiterais vous demander si vous pourriez consacré un peu de votre temps afin de répondre à un questionnaire ? Les questions sont axées sur la gestion de la maladie par les adolescents dans le milieu du sport.

    Je vous remercie d’avance pour votre aide.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.