diabète de type 2 et sport, la santé grâce au sport, conseils diabète

Diabète (type II) et sport

Les aspects spécifiques liés au sport

Jean-Jacques Menuet, médecin du sport, Saint-Malo

http://www.medecinedusportconseils.com/

Il est démontré que l’activité physique peut retarder et même empêcher l’apparition d’un diabète de type II ; et lorsque le diabète est présent, l’activité physique présente un intérêt thérapeutique démontré : l’activité physique est un véritable médicament du diabète, en complément des autres prises en charge, en particulier de la prise en charge assurée par le médecin endocrinologue.

On est dans la prévention et aussi dans le curatif ; avec de réelles économies pour les dépenses publiques: santé/économie …

Sport ne signifie pas « compétition », inscription dans un club, grosses charges d’entraînements ; je parle plutôt d’activités physiques adaptées.

A noter que la volonté du Ministère des sports est de mettre en place des initiatives « sport-santé »

A titre personnel je préfère utiliser la formule « sport – bien-être – prévention du capital santé »

Le dictionnaire Vidal répertorie tous les médicaments qui peuvent être prescrits par les médecins; la démarche du CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français ; c’est l’idée du Dr Alain Calmat président de la Commission Médicale du CNOSF) est de mettre en place un « Vidal des activités physiques et sportives » qui peuvent être proposées pour tel ou tel type de pathologie. Et le dictionnaire Vidal s’associe à ce projet. Ce projet est en cours. Pour une pathologie précise on pourra donc prescrire une activité physique adaptée : tout comme une ordonnance !!

Mieux que moi le médecin expert en endocrinologie peut parler de la maladie-diabète, de la nutrition, des traitements. Mieux que moi l’endocrinologue maîtrise cette notion que l’activité physique stimule l’entrée du glucose dans les cellules musculaires, et donc en elle-même l’activité physique fait baisser le taux de la glycémie.

La prise en charge d’un patient diabétique renvoie à la notion de « réseau de soins » : l’endocrinologue-nutritionniste, le podologue, l’infirmière, le kiné, le cardiologue, le néphrologue, et donc …. le médecin du sport ; chaque professionnel de santé apporte son expérience et ses compétences. Bravo aussi aux éducateurs sportifs spécialisés qui savent proposer les activités adaptées, de nombreuses structures existent, de même que tous les bénévoles de l’AFD (Association Française des Diabétiques), les nombreuses structures où des conseils diététiques sont proposés.

Deux axes sont essentiels dans la prise en charge du diabétique : la nutrition et l’activité physique ; en nutrition on parle d’équilibre nutritionnel et non pas de « régime », mot à bannir car synonyme de privation, de frustration.

Mon parcours personnel m’a amené à exercer exclusivement la médecine du sport, mais en privilégiant l’exercice d’une « médecine globale » : la « carrosserie », la physiologie, la nutrition, le travail du mental, l’hygiène de vie et l’hygiène du sport. Des sportifs diabétiques sont suivis en étroite collaboration par leur endocrinologue et par moi-même. La stratégie est COMPLEMENTAIRE

 

Sport et diabète ne sont pas incompatibles, tout au contraire ; et d’ailleurs il existe des sportifs de très haut niveau qui sont diabétiques ; en qualité de médecin du sport j’assure le suivi de quelques cyclistes professionnels diabétiques de type 1 et d’un joueur de foot professionnel. Egalement de quelques nageurs de haut niveau.

 

Effets bénéfiques sur la santé du corps :

  • Baisse de la glycémie, baisse du taux des triglycérides et du « mauvais » cholestérol (LDL), augmentation du « bon » cholestérol (HDL)
  • Améliorer la prise en charge d’un surpoids, en particulier en diminuant le % de masse grasse ; il est démontré que le fait de se mettre au sport renforce la vigilance pour une nutrition équilibrée.
  • Baisse des chiffres tensionnels chez l’hypertendu, augmentation de la circulation artérielle : développement de « réseaux routiers accessoires » au niveau des artères des jambes (artérite) ; entraîné régulièrement le cœur a un meilleur rendement : il se fatigue moins, bat plus lentement, il s’adapte mieux aux demandes de l’organisme.
  • Amélioration de l’équilibre et/ou des signes de neuropathie
  • Diminution de certains symptômes qui accompagnent la ménopause
  • Meilleure fixation du calcium sur le squelette osseux (= lutte contre l’ostéoporose) dans les activités qui comportent des « trépidations » comme la course à pied ou le footing.

 

Bénéfices psychologiques

  • Valorisation de l’image du corps, sentiment de mieux-être général physique et psychologique
  • Retrouver une insertion sociale mais aussi familiale (le grand père refait du sport ! super pour l’image qu’il donne à ses petits-enfants !)
  • Amélioration de la qualité du sommeil
  • Pendant l’effort l’organisme (hypothalamus et hypophyse) libère des endorphines (lutte contre la douleur), avec un effet anti-stress, anti-fatigue, un peu euphorisant et antidépresseur. Les sports d’endurance sont les plus « endorphinogènes » ; mais pour une libération efficace d’endorphines l’effort doit durer au moins 30 minutes avec un rythme régulier, environ à 50-70% de la fréquence cardiaque maximale
  • Une activité d’endurance tranquille augmente la libido !

 

Chaque patient est différent, donc chaque prise en charge est différente ; en fonction du dossier médical spécifique au diabète, mais aussi en fonction :

— des données recueillies par l’examen locomoteur attentif (arthrose ? inégalité de longueur des membres inférieurs, éventuels troubles podologiques trophiques, statiques ou dynamiques ; etc.)

— du bilan neurologique (vertiges, troubles de l’équilibre, neuropathie)

— de l’existence éventuelle d’un surpoids (plutôt un sport porté comme le vélo ou la natation, et pas de course à pied)

 

Avant de se mettre ou de se remettre au sport il faut :

–Un bilan médical adapté: médecin traitant, endocrinologue, tests d’effort si besoin (patient de plus de 40 ans)

–Un bilan spécifique réalisé par un médecin du sport – kiné du sport – podologue

Mettre en place un espace de motivation et de régularité !!

 

Quelles activités, quels sport sont conseillés chez le diabétique :

-En priorité les sports à durée  prolongée  et d’intensité modérée, c’est à dire des activités pendant lesquelles l’oxygène parvient bien aux cellules musculaires pour brûler le glucose (et les graisses) dans une filière énergétique dite « aérobie »

-On évitera les sports dits de « résistance » c’est à dire comportant des efforts courts et intenses : comme le squash ! car il s’agit d’effort produits sans oxygène, en « anaérobie » et il n’y a pas assez d’oxygène pour bruler le glucose) ; il y a plus de risques d’hypoglycémie en pratiquant des sports à intensité élevée.

-30 à 45 minutes 3 fois par semaine.

 

Le vélo: un sport porteur car un sport porté !! ballades en famille, sorties sportives, moyen de déplacement, ou vélo électrique: il y en a pour tout le monde !! Vélo elliptique, vélo d’appartement.

La marche ou footing lent : –Plutôt sur terrain meuble, bonnes chaussures, bon amorti, amener à boire — Bâtons télescopiques si marche sur parcours vallonné.

La marche nordique +++

La gymnastique douce

La natation : mais attention au risque d’hypoglycémie avec ses conséquences dans l’eau …

 

        quelles que soient les activités pratiquées : ” un petit peu c’est toujours mieux que rien !!! ”

 

Pas le temps ou pas l’envie de faire du sport ? Alors pratiquez une activité physique quotidienne : jardinage, marche, prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur, moins utiliser sa voiture, promener son chien, promenade en famille, etc.

 

Quelle intensité pour l’effort, comment se repérer :

–On définit la FC maximale = 220 – âge du patient) ; la FC pendant l’effort doit se situer à 60% de la FCM; exemple le patient a 60 ans : il pratiquera son activité avec une fréquence cardiaque située entre 90 et 110/minute. Le patient peut donc porter une ceinture thoracique qui enregistre la fréquence cardiaque.

–MAIS je préfère parler d’aérobie conversationnelle = “tant que je suis capable de parler, c’est que je suis en endurance et donc l’oxygène est apporté aux cellules musculaires et donc je brûle du glucose (et aussi des graisses)”

 

Conseils nutritionnels :

-Vérifier (surtout lors de la mise en place ou de la reprise des activités) la glycémie avant, pendant puis après l’effort.

-Veiller à une nutrition adaptée avant – pendant – après l’effort (attention à l’hypoglycémie qui est le principal risque)

-Avoir du glucose sur soi (par exemple 1 ou quelques tubes de gel de glucose ; plusieurs marques existent; ou pâtes de fruits)

-Savoir +++ écouter son corps pour dépister les tout premiers symptômes d’hypoglycémie (la « fringale »)

S’hydrater régulièrement ; avec une concentration de la boisson en sucre qui va dépendre de plusieurs facteurs : durée et intensité de l’effort, température extérieure, sensations, glycémie avant l’effort.

 

Conseils sportifs : du bon sens !!!  :

-Au niveau du matériel : par exemple …

°°si course à pied et même simple marche : chaussures de qualité, adaptées, avec un très bon amorti, privilégier les surfaces meubles (sentier, foret, sable) plutôt que le macadam; si marche prolongée faire des pauses, examiner et masser les pieds.

°°si vélo : bon matériel, position correcte

Bien s’échauffer

Savoir respirer pendant l’effort (ça s’apprend !)

-Ne pas interrompre brutalement l’effort = s’arrêter progressivement.

-Pratique des étirements (2-3 heures après la fin de l’effort)

-Exercices de proprioception (prévention des entorses et blessures musculaires ; mais aussi lutte contre les troubles de l’équilibre)

-Autosurveillance des pieds (prévention du « pied diabétique »)

 

Sportez-vous bien dans le corps et le mental !!!!

Voici un autre document, qui concerne le diète de type 1 (insulinodépendant) sport et diabète insulinodépendant

2 Comments diabète de type 2 et sport, la santé grâce au sport, conseils diabète

  1. Fleche Didier

    Bonjour,

    Un bon résumé pour les diabétiques !

    Je suis diabétique de type 2, je pratique le Cross-Training en complément des sports d’endurance (natation, cyclisme, VTT,course à pied).
    Que pensez-vous du Cross-Training (cardio-musculation) ?

    Sportivement
    Didier

  2. Jean Jacques Menuet

    bjr; oui très bien, à condition qu’en complément des activités d’endurance soient bien structurées, ce qui est votre cas; sportez vous bien; jjM

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