12ème étape du Tour de France 2015, chronique du médecin de l’équipe cycliste Bretagne-Séché-Environnement

12ème étape du Tour de France 2015, chronique du médecin de l’équipe cycliste Bretagne-Séché-Environnement

Aujourd’hui étape Lannemezan-Plateau de Beille, 195 km, départ 11h10 ; Le Plateau de Beille …. 16 km à près de 8% …. craint par tous les coureurs, car c’est avec le Mont Ventoux le col le plus difficile, bien plus exigeant que la mythique montée de l’Alpe d’Huez. Qui attaquera Froome ? Je mets une pièce sur Nairo Qunitana aujourd’hui.

Hier les organismes ont souffert ; la température élevée a fait des dégâts : l’air est chaud à respirer, il brûle les bronches, le bitume fond et revoit sur les jambes une température de 60 à 70 degrés !! La roche fait office de miroir et de radiateur … Les coureurs ont bu 12 à 15 bidons : des boissons à la fois sucrées et minéralisées ; notre cuisinier avait comme tous les jours préparé des cakes salés ; quand il fait chaud on transpire plus ; un litre de sueur contient au moins 1 gramme de sel, du coup la boisson doit contenir 1 gramme de sel par litre ; sinon le processus de déshydratation augmente ; de même je conseille d’alterner 2 apports sucrés (barres, gels, etc.) et 1 apport salé (notre cake, mini-sandwichs salés, etc.)

Le système veineux des membres inférieurs est mis à mal (avec la chaleur les « tuyaux » se dilatent, c’est la même chose pour les veines) ; l’occasion de rappeler les conseils les trucs et les astuces pour améliorer la circulation veineuse, les conseils contre les jambes lourdes : comment prendre en charge le retour veineux quand il fait chaud, voici mon article « veines et sport »

Après l’étape le transfert pour rallier l’hôtel a duré 2 heures ; 7 des coureurs étaient dans le bus, 2 sont repartis en voiture ; l’occasion pour moi de gérer les aspects médicaux dans le bus : récupération en minéraux et électrolytes, discussion, prise en charge des problèmes éventuels : périnées échauffés, un genou douloureux, un pansement à refaire ; analyse des urines à la bandelette pour quantifier la densité des urines, le PH urinaire, voir si les gars ont perdu des protéines. Intervenir très vite, immédiatement,  sur le moindre souci : un ongle qui commence à s’incarner, un début de rhume, un bouton de fièvre labial, une ampoule à un orteil, une acidité dans l’estomac, etc etc

Du coup les coureurs sont passés à table vers 22 heures, après les massages ; ils ont bénéficié de soins de pressothérapie (bottes), et de cryothérapie pour certains.

Aujourd’hui une terrible journée les attend ; 195 km d’une étape très dure ; ils ne le disent pas forcément, mais l’inquiétude se lit sur certains visages, inquiétude masquée par leur sourire habituel, leur gentillesse.

Car oui le coureur cycliste, même quand il a mal, même quand il est mal, et bien lui il sourit …

Ce n’est pas pour rien que je respecte au plus haut point le sportif, et tout particulièrement le coureur cycliste et le boxeur: “ils en prennent plein la gueule” et … ils sourient.

Egalement vous trouverez sur ce site des séances de sophrologie à télécharger, pour le travail du mental du sportif, en particulier du cycliste.

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SPORT ET MUSCULATION : des dogmes à ABATTRE !! article qui concerne tous les sports mais un peu plus le CYCLISME

Article quelque peu polémique qui va peut-être énerver certains préparateurs physiques, mais c’est aussi le but de cet article… qui se limite à dénoncer une culture de la prise de muscle qui pour moi n’est pas en elle-même l’objectif à rechercher.

Mon expérience de terrain depuis plus de 20 ans m’a fait réfléchir sur l’intérêt et les objectifs de la « musculation » chez le sportif ; je ne traite pas dans cet article de la musculation objectif N°1 pour les bodybuilders, compétiteurs en force athlétique, ou encore adeptes d’un corps parfait (ce que je conçois, chacun de nous s’équilibre par rapport à une passion) Je ne vais parler QUE de l’intérêt de la musculation chez le cycliste, le boxeur, le joueur de foot et de sport co en général.

Attention je ne suis ni entraîneur ni préparateur physique mais je m’autorise en qualité de médecin du sport et nutritionniste du sport à émettre un avis ; n’hésitez pas à réagir !! Toutefois je m’autorise à annoncer une certaine expérience en physiologie du sport pour avoir accompagné des centaines de sportifs, surtout des cyclistes de haut niveau, lors de leurs tests d’effort dans un service Universitaire où de nombreux travaux ont été réalisés.

Attention (encore !) : cet article s’adresse aux sportifs qui ne disposent pas d’un suivi assuré par un préparateur physique ; je respecte trop la mission de chaque intervenant dans le sport pour occuper un terrain qui n’appartient pas au « doc » Continue reading