Régime ? Jeûne ? Tisanes ? Diète ? Détox ? Les vendeurs de rêve qui sucent votre porte-monnaie et abiment votre santé physique et psychologique !!

Régime ? Jeûne ? Tisanes ? Diète ? Détox ? Les vendeurs de rêve qui sucent votre porte-monnaie et abiment votre santé physique et psychologique !!

A partir d’un moment, il faut élever le ton ; trop de sportifs crèvent de faim pour ressembler à des cadavres, conseillés par des vendeurs de rêves (et de bouquins) ; ces vendeurs, qui ne sont ni diététiciens ni nutritionnistes surfent sur la vague du « souffre » avec un zeste d’ésotérisme qui peut plaire à certains sportifs. Je suis médecin, je considère donc que mon rôle est de veiller à la santé des gens. Mes actions sont motivées par une éthique, même si je n’ai pas à juger certains comportements car au final chaque sportif fait ce qu’il veut ; juste j’ai le droit d’expliquer et de donner mon point de vue.

Perdre du poids en ne mangeant pas, en faisant des cures de pommes pendant 5 jours ou en buvant de la tisane, oui ça marche, ça a été démontré dans les camps de concentration et dans les pays d’Afrique où des gamins crèvent de faim. Sauf que le sportif ne va pas tarder à péter un plomb, pour remanger 2 fois plus et reprendre le poids perdu. S’il persiste dans sa recherche effrénée de « diète », il va perdre de la puissance, son taux de Testostérone va descendre dans les chaussettes, il fait des fringales, il met en place des carences nutritionnelles délétères pour sa santé.

Faire des diètes pour « laver » le corps, détoxiquer le foie !!! C’est du discours de gourous, de charlatans, point ; ça ne repose sur aucune base scientifique. Tout au plus peut-on stimuler le travail de la vésicule en buvant un jus de citron le matin 20 minutes avant le petit déjeuner, en limitant les graisses sans toutefois les supprimer, et en débutant le repas par un aliment qui stimule la vésicule. La vésicule libère des sels biliaires qui « digèrent » les graisses, si bien qu’il est logique de stimuler la vésicule. “Prescrire” une journée fruits à certains moments de la saison ou de l’intersaison peut éventuellement être justifié, mais les indications de cette stratégie doivent être bien évaluées, avec une bonne stratégie de pédagogie.

Faire entrer un sportif dans une démarche nutritionnelle de privations, pour moi cela s’apparente à une démarche sectaire, on est dans un problème de santé publique et de manipulation mentale.

Rentrer de la souffrance, des privations, et une balance dans la tête d’un sportif c’est l’exposer à de graves problèmes ; l’installation de « TCA » (troubles du comportement alimentaire) est sournoise et insidieuse.

Je suis très agressif dans mes propos mais je vois trop de sportifs en souffrance ; certains finissent par arrêter leur sport; d’autres passent à côté de leur potentiel; il est de la responsabilité des médecins et des professionnels de la nutrition de contrer le climat d’hérésies entretenu par certains.

Mon discours au quotidien se limite à éduquer le sportif pour une alimentation variée saine et diversifiée, adaptée au quotidien aux charges de travail. Un diététicien ou un nutritionniste peut parfaitement faire perdre du poids à un sportif, si la perte de poids est justifiée, avec la mise en place de conseils adaptés, sauf que ça prend plus de temps d’éduquer un sportif que de lui conseiller le jeûne. La nutrition appartient au sportif, à lui d’apprendre et de reconnaître ce qui est bon pour lui, quels repères il doit mettre en place ; personne de peut s’ériger en « coach » manipulateur. Je travaille dans le milieu de la boxe professionnelle, je maitrise les stratégies pour arriver au poids le jour du combat, dans le respect de la santé, si toutefois le boxeur est prêt à mettre en place une réflexion cohérente sur la durée ; c’est la même chose dans les sports d’endurance où effectivement le poids est une donnée importante pour la performance : le « fameux » rapport poids / puissance.

Si mon discours peut permettre à certains sportifs qui se sont engouffrés dans la mode de la « diète » de douter et de consulter un professionnel de la santé, alors ce sera bien, pour leur santé du corps, leur bien-être psychologique, mais aussi pour la performance. Bien sûr je n’attends pas d’encouragements à mon égard, délivrés par les vendeurs de rêve qui bâtissent leur fond de commerce sur la crédulité de certains sportifs.

Bien à vous,

Jean-Jacques