Cocaine et sport; Luca Paolini contrôle positif à la cocaïne sur le Tour de France

Le coureur cycliste italien Luca Paolini de l’équipe Katusha a été contrôlé positif à la cocaïne sur le Tour de France; il est âgé de 38 ans … Du Benzoate d’Ecgonine, qui  est le principal métabolite de la cocaïne, a été retrouvé dans ses urines; ce métabolite est formé dans le foie puis  catalysé par les carboxylesterases, puis excrété par l’urine. Mais attention bien sûr: il faut attendre les résultats de l’échantillon B, pour l’instant présomption d’innocence; son équipe l’a toutefois évincé de la course.

Ce produit a pu être consommé avant le départ du Tour de France lors d’une soirée “festive”, ou pendant le Tour; seul le coureur, si la positivité est confirmée, peut répondre à cette interrogation. Certains avancent l’hypothèse d’une auto-transfusion pendant le Tour, avec du sang “contaminé” pendant l’hiver; un peu de calme et de distance …

Le sportif est un bon “client” pour la cocaïne ; ce produit toxique bénéficie d’une excellente image dans le milieu de la nuit et de la fête ; les artistes, le show-biz et certains journalistes ont déjà défrayé la chronique ; passage obligatoire dans certains milieux urbains pour se surpasser et vivre à 100 à l’heure, la cocaïne est une drogue « paillette », qui allume et illumine …, la drogue du pouvoir et de l’argent, de l’illusion de la réussite, l’envie irrésistible de l’ascension sociale et d’exister sous la lumière.

N’oublions pas les contrôles positifs de Richard Gasquet (qui lui avait été blanchi, normal pour de la “blanche”) et de Tom Boonen.

La Cocaïne est une substance psychoactive qui repousse la sensation de fatigue mais aussi le doute, la peur de l’autre, la peur du danger. Elle permet d’assumer une position mégalomaniaque, de star, de champion. Cette drogue donne l’illusion de répondre à ce qui anime les moteurs de la performance : rester en hyper-mouvement, maitriser la peur les angoisses et l’instabilité émotionnelle, la folle envie de réussir, d’exister, d’être devant les projecteurs. La cocaïne bénéficie encore  d’une trop “bonne” image et d’une forte attractivité; et … son prix a baissé …

Les effets de la cocaïne chez le sportif: repousser la sensation de fatigue, décaler la perception de la douleur, apaiser le stress, maintenir l’hyperactivité et l’euphorie : le produit dopant idéal …

Il semble que soit utilisés dans certains sports, notamment les sports collectifs, des patchs de cocaïne pour permettre une libération prolongée de cette substance. Les sports concernés par le “star system” semblent concernés plus que les autres.

Lorsqu’il prend de l’âge et que ça sent la fin de carrière, ou lorsqu’il revient d’une blessure, le sportif est une proie facile pour le passage à l’acte.

Les éléments qui peuvent le freiner dans la recherche d’addiction : la stabilité de son environnement familial et affectif, le milieu sportif dans lequel il évolue où la performance ne doit pas être le seul objectif. La démarche doit vraiment se situer dans la prévention ; en évinçant aussi les sujets à risque.

Les effets nocifs de la cocaïne : bien sûr la dépendance ; la sévérité du retour à la « normale » après l’illusion de la performance. Les effets délétères sur la fonction cardiovasculaire.

Le quotidien du sportif de haut niveau ne ressemble en rien aux « clichés » largement entretenus ; la douleur à l’entraînement, les déplacements, la pression de la réussite, les effets physiologiques des charges d’entraînements qui sont quelque part nuisibles pour la santé (oxydation de l’organisme en particulier), les stages, les déplacements, les décalages horaires, les nuits passées loin de chez soi, la gestion des blessures, etc. etc. J’ai pour ma part la certitude que c’est la prévention qui doit animer l’esprit de ceux qui « coachent » les sportifs : non à la performance à tout prix, il faut privilégier l’épanouissement personnel du sportif ; facile à dire quand on est médecin et non concerné directement par la performance; je reste conscient des impératifs du milieu du sport de haut niveau. Mais chaque jour il faut se poser la question de la prévention du dopage.

Jamais le médecin ne doit se permettre de juger ; il doit offrir un espace d’écoute ; en aucun cas il ne faut jeter à la vindicte populaire un sportif qui en fait est un homme en souffrance ; comprendre et non pas juger, faire de la prévention.

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Jean-Jacques Menuet

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